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Religieuse et dépendante au jeu

27 novembre 2013

Le jeu que ce soit le casino, poker, paris sportifs ou turf est une véritable source de plaisir et procure une montée d’adrénaline aux joueurs. Bon nombre d’entre eux jouent de façon occasionnelle pour passer un agréable moment. Malheureusement, certains joueurs n’arrivent plus à se contrôler et jouent de manière ininterrompue. Au fil des parties, les dettes s’accumulent et ils rentrent dans une véritable spirale. En effet, les joueurs continuent de dépenser des sommes colossales pour essayer de se refaire une santé mais c’est le contraire qui se produit. Alors le jeu devient une véritable obsession et coupe littéralement le joueur de toute vie sociale. Petit à petit, il s’enferme dans une bulle et n’arrive plus à établir de lien avec sa propre famille ce qui peut le conduire dans des situations très inquiétantes.

De nombreuses études ont révélé que n’importe quel joueur peut être victime de dépendance. La catégorie socio-professionnelle, la classe sociale, l’âge, le sexe… ne sont pas des critères qui permettent d’affirmer que tel ou tel individu serait plus susceptible d’être touché par l’addiction au jeu. Et l’histoire qui a éclaté au grand jour aux Etats-Unis confirme bien cela. Une nonne de 68 ans a fait les gros titres ce mois, puisqu’elle détournait l’argent de l’Eglise pour s’adonner à son vice, les paris et les courses de chevaux. Ainsi, entre 2006 et 2011, elle a réussi à dérober pas moins de 100 000 euros en toute simplicité. Elle se trouvait en possession de très nombreux chèques non libellés que les généreux donateurs lui remettaient afin que l’Eglise en fasse bon usage. Et c’est tout naturellement que la religieuse les encaissait à son nom. Elle pouvait ainsi dépenser tout cet argent aux jeux et en paris de courses hippiques. L’arnaque aurait pu durer encore de longues années, si un nouveau pasteur n’avait pas pris ses nouvelles fonctions. Il a tout naturellement demandé un audit qui a mis en lumière toute cette affaire. La nonne qui a fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance s’est retrouvée dans une situation extrêmement délicate puisque l’affaire a été portée en justice. Elle a reconnu être possédée par le vice du jeu et doit à présent rembourser l’intégralité de la somme détournée et s’acquitter d’une centaine d’heures d’intérêt général. Cela prouve bien que nul n’est parfait…

Les jeux en ligne conduisent-ils à l’addiction ?

30 juin 2013

En 2012, le secteur des jeux d’argent et de hasard a généré 32,5 milliards d’euros. Malheureusement, cela a aussi entraîné une addiction aux jeux supérieure à celle des établissements de jeux en dur. En effet, le jeu en ligne est accessible de jour comme de nuit sans interruption, et avec les nouvelles technologies (ordinateurs, tablettes tactiles, téléphones portables…) il n’est pas nécessaire de se déplacer dans un casino terrestre ou une salle de poker.

L’Observatoire des jeux (ODJ) et l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) viennent de rendre public les enquêtes qu’ils ont ménées et qui permettent d’établir le profil des joueurs.

Ces études ont permis d’affirmer que sur les deux millions de joueurs en ligne, 54,4 % jouent sur des sites autorisés, 26,5 % fréquentent les sites légaux et illégaux, et 19,1 % se rendent que sur des sites non agrémentés. Les femmes représentent 42,8 % mais elles ne totalisent qu’1/5ème des parieurs sportifs ou hippiques. Elles sont plus à l’affut des sites qui offrent des jeux gratuits, contrairement aux hommes qui n’hésitent pas à jouer de grosses sommes d’argent. Le niveau d’études permet de cataloguer le type de jeux : ainsi, les joueurs qui n’ont pas fait des études poussées se dirigeront vers des jeux de hasard et d’adresse, alors que les plus diplômés préfèreront le poker et les paris sportifs.

Près de 45 % des joueurs jouent au moins une fois par semaine : 17 % ont un comportement problématique, 10,4 % présentent des risques modérés et 6,6 % sont des joueurs addictifs. Parmi ces joueurs dits pathologiques, on peut distinguer les impulsifs qui sont des joueurs plutôt jeunes (4 joueurs en ligne sur 10 ont moins de 35 ans) qui sont à la recherche d’adrénaline et qui aiment le poker et les paris, et les joueurs qui se réfugient dans les bandits manchots et les jeux de hasard pour oublier leurs problèmes.
Ces enquêtes ont permis de révéler que le nombre de joueurs à risque est nettement supérieur à l’étude qui a été menée en 2010. Cela inquiète les services publics qui craignent de devoir faire face à de plus en plus de cas de dépendance aux jeux. Car les personnes qui sont dépendantes aux jeux en ligne sont comparables aux toxicomanes. Malheureusement, elles vont consulter tardivement quand le montant de leurs dettes est énorme, qu’elles se sont coupées de leur vie familiale et sociale, et que certaines d’entre elles ont même tenté de mettre fin à leurs jours.

L’Arjel va donc continuer à mener sa lutte contre les sites illégaux qui occupent le marché afin de protéger au mieux les joueurs et à limiter le nombre de joueurs addictifs. Elle a remis en mars dernier au gouvernement un rapport dans lequel elle soumet des recommandations pour lutter contre le jeu excessif.

Les jeux d’argent posent de gros soucis à la Suisse

19 août 2012
Les jeux ont de tous temps été convoités, mais depuis quelques années le nombre de joueurs augmente. Certes, ce ne sont pas les casinos terrestres suisses qui peuvent affirmer cela, étant donné que le taux de fréquentation est en plein déclin, mais ce sont les sites de jeux en ligne notamment de casinos online qui se frottent les mains. En quelques clics les joueurs peuvent se rendre chez l’opérateur de leur choix et s’adonner des heures entières à leurs jeux préférés que ce soit en casino, poker ou paris sportifs sur le Net. Mais cette fréquentation assidue a des conséquences graves qui préoccupent aussi bien les collectivités que les autorités compétentes en matière de protection des joueurs.

La Suisse vient de faire le constat douloureux que les jeux coûtaient chaque année énormément à la collectivité. D’après les récentes études, le chiffre se situerait entre 545 et 658 millions de francs suisse. L’estimation de ce coût a été évaluée par le Centre de Jeu Excessif et l’Institut de Recherches Economiques de l’Université de Neuchâtel : elle est basée sur le montant des frais médicaux nécessaires au traitement de la dépendance, de la baisse d’activité au travail et de la perte de la qualité de vie au sein de la famille. Ces recherches ont également permis de décrire le profil des joueurs excessifs. Ce sont des personnes de catégorie sociale modeste qui n’hésitent pas à s’endetter pour assouvir leurs passions pour les jeux, mais il y a également des joueurs mineurs. Les garçons représentent 82 % et sont des apprentis.

Les pouvoirs publics et les collectivités sont tout à fait conscients de l’ampleur du problème et ont décidé de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions aux problèmes d’addiction comme d’établir des programmes de prévention qui s’adressent aux enfants et à leurs parents (lire article CFMJ sème la panique dans les jeux en ligne suisses). En effet, ces derniers ne se rendent souvent pas compte de la gravité du phénomène d’addiction aux jeux, et se focalisent plutôt sur les addictions à l’alcool ou aux drogues.

La Suisse qui compte de nombreux casinos mesure l’importance de réviser son système de jeux. Les 30 000 joueurs suisses qui sont dépendants aux jeux coûtent beaucoup d’argent, c’est la raison pour laquelle il devient urgent de trouver rapidement des solutions afin de limiter, voire de réduire, leur nombre.