En 2012, le secteur des jeux d’argent et de hasard a généré 32,5 milliards d’euros. Malheureusement, cela a aussi entraîné une addiction aux jeux supérieure à celle des établissements de jeux en dur. En effet, le jeu en ligne est accessible de jour comme de nuit sans interruption, et avec les nouvelles technologies (ordinateurs, tablettes tactiles, téléphones portables…) il n’est pas nécessaire de se déplacer dans un casino terrestre ou une salle de poker.
Ces études ont permis d’affirmer que sur les deux millions de joueurs en ligne, 54,4 % jouent sur des sites autorisés, 26,5 % fréquentent les sites légaux et illégaux, et 19,1 % se rendent que sur des sites non agrémentés. Les femmes représentent 42,8 % mais elles ne totalisent qu’1/5ème des parieurs sportifs ou hippiques. Elles sont plus à l’affut des sites qui offrent des jeux gratuits, contrairement aux hommes qui n’hésitent pas à jouer de grosses sommes d’argent. Le niveau d’études permet de cataloguer le type de jeux : ainsi, les joueurs qui n’ont pas fait des études poussées se dirigeront vers des jeux de hasard et d’adresse, alors que les plus diplômés préfèreront le poker et les paris sportifs.
Près de 45 % des joueurs jouent au moins une fois par semaine : 17 % ont un comportement problématique, 10,4 % présentent des risques modérés et 6,6 % sont des joueurs addictifs. Parmi ces joueurs dits pathologiques, on peut distinguer les impulsifs qui sont des joueurs plutôt jeunes (4 joueurs en ligne sur 10 ont moins de 35 ans) qui sont à la recherche d’adrénaline et qui aiment le poker et les paris, et les joueurs qui se réfugient dans les bandits manchots et les jeux de hasard pour oublier leurs problèmes.
Ces enquêtes ont permis de révéler que le nombre de joueurs à risque est nettement supérieur à l’étude qui a été menée en 2010. Cela inquiète les services publics qui craignent de devoir faire face à de plus en plus de cas de dépendance aux jeux. Car les personnes qui sont dépendantes aux jeux en ligne sont comparables aux toxicomanes. Malheureusement, elles vont consulter tardivement quand le montant de leurs dettes est énorme, qu’elles se sont coupées de leur vie familiale et sociale, et que certaines d’entre elles ont même tenté de mettre fin à leurs jours.
L’Arjel va donc continuer à mener sa lutte contre les sites illégaux qui occupent le marché afin de protéger au mieux les joueurs et à limiter le nombre de joueurs addictifs. Elle a remis en mars dernier au gouvernement un rapport dans lequel elle soumet des recommandations pour lutter contre le jeu excessif.