Don Johnson, celui qui a fait trembler les casinos d’Atlantic City
En 2011, dans un contexte plutôt morose pour les casinos américains, la presse se fait l’écho des exploits d’un joueur professionnel de blackjack pas comme les autres. Son nom ? Don Johnson. Ce qu’il a réussi à faire ? Gagner, en l’espace de six mois, 15 millions de dollars aux tables de blackjack de quelques-uns des plus grands casinos d’Atlantic City. En réalisant le rêve le plus fou de tous les joueurs de casinos, ce chef d’entreprise devient ainsi une véritable légende vivante du blackjack.
Qui est Don Johnson ?
Né en 1962 à Salem (Oregon) Donald Johnson, alias Don Johnson (à ne pas confondre avec l’acteur ayant joué dans le film Miami Vice) est avant tout un homme d’affaires. Principalement actif dans les paris sur les courses de chevaux, il commence réellement sa carrière en 1992. Il est alors âgé de 30 ans et est engagé en tant que manager du Philadelphia Park, une piste de course installée à l’intérieur de Parx Casino. Il assumera ensuite la même fonction pour le compte d’autres pistes avant de devenir régulateur de paris hippiques pour le compte de plusieurs Etats : l’Oregon, le Texas, l’Idaho et le Wyoming. C’est d’ailleurs dans ce dernier Etat qu’il fondera, en 2002, Heritage Development, une entreprise spécialisée dans les paris hippiques assistés par ordinateur. Il en demeure le Président du Conseil d’Administration.
Mais si Don Johnson est bien connu aujourd’hui, ce n’est pas vraiment pour son sens des affaires. C’est beaucoup plus en raison de sa passion pour le blackjack. En effet, en marge de son business, Don Johnson passe beaucoup de temps aux tables de blackjack des casinos. Passant vite joueur professionnel, il possède une certaine assise financière qui lui permet d’effectuer des paris d’un certain niveau. C’est d’ailleurs ce qui fera sa fortune…
15,1 millions de dollars aux tables de blackjack!
Tout commence en fait en 2010, lorsque Don est contacté par plusieurs casinos d’Atlantic City dans lesquels il est habitué à jouer. Victimes de la crise et désespérément à la recherche de joueur high-rollers, ceux-ci lui proposent d’augmenter ses mises à leurs tables contre certains avantages. Saisissant l’opportunité, Johnson accepte après avoir personnellement renégocié les termes encore plus à son avantage. Fin mathématicien et très à l’aise avec les statistiques en raison de sa longue expérience dans les paris hippiques, il réussit ainsi à obtenir les conditions les plus intéressantes possibles pour réduire de façon significative l’avantage du casino.
Fort de cet atout, il se lance d’abord au Tropicana. Lors d’une mémorable partie longue de 12 heures, il parvient à casser littéralement la banque, empochant 5,8 millions de dollars. Mark Giannantonio, alors gérant du casino, et avec qui il avait négocié ses conditions de jeu, sera licencié quelques jours plus tard.
Mais la déferlante Johnson ne s’arrête pas là. Avec des conditions et des limites de jeu similaires, il remportera ensuite environ 5 millions de dollars au Borgata, puis un peu plus de 4 millions au Caesars, soit un total d’un peu plus de 15 millions de dollars. La légende Don Johnson était faite !
Gros coup de bol, comptage de cartes ou tricherie ?
Au début, les casinos ont soupçonné Johnson de compter les cartes, une stratégie bien connue au blackjack et considérée comme illégale dans de nombreux établissements. Mais après de longues heures de surveillance, il a été clairement établi que Don Johnson ne comptait pas les cartes.
Tout cela ne serait-il donc dû qu’à de très gros coups de chance ? On se doute bien que non. En fait, tout semblerait lié aux conditions préférentielles qu’il avait négocié avec les casinos. En tant que VIP, Don Johnson avait en effet exigé notamment un cashback de 20% à partir de 500 000 $ de pertes, une clause imposant au croupier de « rester » à 17, un jeu à six sabots, la possibilité de parier jusqu’à 100 000 $ par mise, etc. Ces différentes exigences qui lui ont été accordées un peu « naïvement » par les gérants de casinos sont à l’origine de sa réussite. En effet, tandis que les établissements pensaient avoir trouvé le pigeon parfait, lui était sûr d’avoir un avantage significatif sur la banque. De plus, grâce à une bankroll conséquente, Johnson pouvait voir venir sans trop de risques. A cela, il faut ajouter la rigueur et une très grande expérience qui font de lui un excellent joueur. D’ailleurs, l’histoire de ce joueur de blackjack est si connue que Don Johnson possède sa propre page sur Wikipedia.
Aujourd’hui, Don Johnson joue encore au blackjack. Bien évidemment, il ne bénéficie plus de ce type d’avantages dans les casinos où il se présente. D’ailleurs, l’accès au Caesars lui est carrément interdit… Mais qu’à cela ne tienne. Il restera dans l’histoire du blackjack avec le surnom de « Blackjack Beast » (la bête du blackjack).